A quoi sert la biopsie ?

L’imagerie médicale (échographie, mammographie, scanner…) permet de visualiser la zone d’intérêt en temps réel et de guider précisément l’aiguille de prélèvement vers le site suspect.

En fonction des organes à explorer, de nombreuses biopsies peuvent être effectuées telles que :

• Biopsie prostatique (à l’aide de l’échographie endorectale) en cas de suspicion d’un cancer de la prostate
• Biopsie thyroïdienne (échoguidée). La cytoponction permet de déterminer si les nodules sont malins
• Biopsie mammaire (sous contrôle échographique ou mammographique). Elle précise la nature (maligne ou bénigne) d’une masse détectée au niveau des seins
• Biopsie hépatique (percutanée échoguidée) permet de diagnostiquer des lésions tumorales ou différentes pathologies au niveau du foie
• Biopsie digestive (endoscopie) afin de caractériser d’éventuelles lésions néoplasiques ou des maladies gastro-intestinales
• Biopsie vésicale (cystoscopie) permet de déceler un cancer ou d’autres troubles de la vessie
• Biopsie du col de l’utérus (sous contrôle colposcopique) ou de l’endomètre (utérus), est pratiquée notamment dans le cadre du dépistage du cancer de l’utérus ou de symptômes gynécologiques suspects
• Biopsie pulmonaire (bronchoscopie ou médiastinoscopie) permet de préciser des signes de tuberculose ou de cancer
• Biopsie cérébrale (par stéréotaxie à l’aide d’un scanner ou d’une IRM) pour le diagnostic d’une tumeur
• Biopsie ostéomédullaire (moelle osseuse) dans le cadre d’un bilan d’extension du cancer (recherche de métastases)
• Biopsie des parties molles (muscles, tendons) permet de détecter diverses anomalies
• Biopsie synoviale articulaire, etc

Il est possible d’avoir recours à une biopsie pour préciser le diagnostic de diverses pathologies inflammatoires d’origine :

• Gastro-intestinales (gastrites, maladie de Crohn, colite ulcéreuse)
• Articulaires et synoviales (arthrose, polyarthrite rhumatoïde)
• Myopathies (myosites)
• Hépatiques (hépatite chronique, cirrhose biliaire primitive, cholangite sclérosante)
• Nerveuses (polynévrite inflammatoire démyélinisante chronique)
• Rénales (glomérulonéphrite)
• Vésicales (cystites interstitielles avec ulcère de Hunner)
• Cutanées (Lichen plan)
• Pulmonaires (Pneumonie interstitielle), etc

La biopsie permet également de détecter certaines pathologies infectieuses telles que :

• Spondylodiscite tuberculeuse (Le Mal de Pott)
• Ulcères (duodénal ou gastrique)
• Schistosomiase, etc

Dans le cadre d’un dépistage oncologique ou de l’exploration d’une lésion tumorale suspecte, il est possible de pratiquer :

• Une biopsie incisionnelle, un échantillon de la tumeur est prélevé
• Une biopsie excisionnelle, une résection de toute la tumeur ainsi que d’une partie du tissu sain autour
• Une cytoponction ganglionnaire

Dans tous les cas, l’analyse des prélèvements biopsiques permet de déterminer la présence de cellules cancéreuses. Si le cancer est confirmé, le pathologiste évalue les caractéristiques de la tumeur. En effet, l’étude des différents types de cellules anormales présentes dans les prélèvements permet de déterminer le grade et le stade de la tumeur cancéreuse afin d’évaluer son agressivité ainsi que sa propagation.

Au terme de ce diagnostic, le dossier médical du patient est systématiquement discuté en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP). Cette réunion va rassembler des praticiens spécialisés dans la prise en charge du type de cancer concerné (radiothérapeutes, chirurgiens, oncologues…) afin de proposer le plan de traitement le mieux adapté au contexte clinique de chaque patient et de déterminer le pronostic.
En effet, les cancers diagnostiqués à un stade précoce ne présentent pas les mêmes options thérapeutiques et perspectives de guérison que les cancers de stade localement avancé ou métastatique. Ainsi, des thérapies locales sont souvent envisagées pour traiter les tumeurs locales, tandis que les tumeurs envahissantes requièrent des thérapies systémiques.

Enfin, une biopsie peut être pratiquée pour évaluer la réponse de l’organisme à un traitement anticancéreux afin de déterminer son efficacité. Elle joue également un rôle crucial dans le suivi de l’évolution de la lésion tumorale.